Aujourd’hui 14 mars, je suis à
Youga Na depuis 3 jours et j’ai déjà vécu
des instants inoubliables, le temps passe vite. Nous partons à
travers la plaine vers Koundou Goumo village de chasseurs, à
l’entrée du village sèchent des objets et des portes
sculptées probablement commandées pour la vente qui s'accroit
avec le tourisme.
Ces
sculptures sont faites à partir du bois de l’arbre à
raisins sauvage, le « sa » dont les fruits sont utilisés
pour faire l’huile du même nom dont les femmes se servent
pour s’enduire le corps et faire des massages.
Son bois est utilisé dans la confection du masque serpent de
plusieurs mètres de haut lors de la fête du Sigui. Il y
a un risque pour l’écosystème que ce bois devienne
rare et disparaisse car la demande s’accroit avec un tourisme
de plus en plus présent et rentable pour ces populations pauvres.
Nous visitons les trophées de chasse, endroit où l’on
fait les prières et les sacrifices pour que la chasse soit prospère.
Une discussion entre Tintin et un villageois semble tourner autour d’une
demande d’argent pour la visite du village, tintin reste ferme
sur le fait que l’on passe ici mais qu’il n’est pas
question de donner de l’argent. Une femme vient avec des objets
à vendre, j’achète après marchandage une
petite serrure.
Des
quartiers de viandes sont à vendre, une vache vient probablement
d’être tuée, sa tête trône sur le rebord
d’un mur,
c’est une pratique d’abattre un animal d'élevage
quand la chasse ne produit pas assez de viande pour les besoins. La
viande est certainement destinée à la vente sur le marché
car le régime alimentaire des Dogons est basé sur le mil;
la viande n’ést consommée que rarement par les villageois
les plus riches, ou pendant les fêtes et il s’agit souvent
de poulets ou plus rarement de moutons ou de chèvres reservés
aux cérémonies.
En rentrant à Youga Na, au détour
d’un grenier, nous rencontrons un vieux Hogon. Il n’est
plus le chef du village mais est le plus âgé. Le mot Hogon
peut être interprété comme « le vénérable
» soit le plus âgé ou le chef du village. Le grand
Hogon est gardien des traditions de la région, il est désigné
comme nous le verrons plus tard et vit à Arou haut lieu de la
culture Dogon.
Ce villageois de Youga Nah est très vieux, Tintin me dit à
peu près cent ans mais je pense qu’il s’agit d’une
approximation grossière car les dates de naissance n’existent
pas pour la majorité de personnes très âgées.
Je lui donne deux noix de cola, il me remercie chaleureusement mais
pensant que je veux faire une photo. Je le rassure et lui souhaite longue
vie ainsi qu’à son épouse qui est assise près
de lui; ils prennent les derniers rayons du soleil dans un crépuscule
relativement chaud.
Au retour vers le gite rencontre avec
ce que Tintin appelle « les femmes de Michel»
Patima, Awa et Assa ainsi
qu’une ribambelle de gamins qui se bousculent tous pour se faire
prendre en photo. C'est un moment d'échanges et de rires.