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La porte de SANGHA

Abodio

République du Mali
Trente cinq ans après DAKAR
Tintin chez les DOUMBO
En route pour Youga Nah
Premières émotions
Funérailles à Koundou
village des chasseurs
Yassa

 

Abodio

 

De nouveaux compagnons
Funérailles à Tiogou
Le Hogon d'AROU
Marché à Yendouma
Soirée d'adieux
Objectif BAMAKO
Nagadef DAKAR


 

Nous rentrons en repassant par Yendouma sogol où je peux visiter les trois classes d’une école dont les élèves de 6 à 10 ans suivent les cours classés de 1 à 6. Après ces trois niveaux on passe au collège avec les classes 7 à 10, mais il y a beaucoup moins de monde et moins de filles, alors que dans les classes primaires la parité filles-garçons semble à peu près respectée.

En chemin nous repassons par Tiogou où une piste pour relier Sangha et Yendouma à travers la falaise est en construction, elle financée par un organisme de tourisme « La Balaguère». La finalité n’est pas connue de Tintin mais on peut imaginer que le but de cette construction est de faciliter le trafic touristique dans cette région. En effet le tourisme ici est essentiellement pédestre et nécessite de bonnes capacités de marcheur même s’il n’y a pas de difficulté majeure, il est très difficile de faire des transits rapides sans véhicule car il faut contourner la falaise. Les rochers sont dégagés avec des explosifs locaux (poudre noire, Préparation de la poudre noire mélange de souffre, salpêtre et charbon comme celle que l’on met dans les fusils) que l’on installe dans des trous percés manuellement au marteau et au burin. C’est dire que l’achèvement n’est pas pour demain.

dDiner avec un menu classique: riz, pâtes ou couscous et, de la viande avec devinez quoi..., De la sauce aux oignons. C’est très bon mais le menu est presque invariable, heureusement que ce n’est pas pour les trésors de la cuisine Dogon que je suis là. La soirée se passe avec Tintin et Abodio le responsable du gite, il reçoit les touristes de passage, gère l'organisation des repas pour les touristes de passage et l'intendance. Lui aussi est très curieux d’apprendre, il avoue que certains sujets ici sont tabous et notamment tout ce qui concerne les relations sexuelles, l’intimité féminine et autres sujets comme la fécondation. Il est difficile pour moi d’entreprendre l’éducation de ce grand gaillard d’un mètre 80 et pas moins de 80 kilos, mais on arrive à évoquer certains sujets. Abodio
Lui m’explique que quand un garçon et une fille souhaitent se voir en cachette on attend tard dans la nuit l’heure où l'on ne risque plus de rencontrer quelqu'un, notamment les féticheurs. Ceux-ci disposent les marques et fétiches divers tard dans la nuit, mais après une certaine heure qui est repérée par l’apparition d’une étoile dans le ciel dont je n’ai pas noté le nom, on est assuré de ne croiser personne. Pour aller voir la belle, on marche parfois pendant deux heures à travers la falaise dans une nuit souvent obscure, c’est dire si l’amour rend courageux.


Les mariages ne sont jamais forcés, il se peut qu’ils soient « arrangés » mais l’accord de toutes les parties : fiancés, parents, doit être acquis. Le mariage est une simple formalité qui passe par une offrande du mari à la famille de la fille et l’affaire est conclue, les fêtes auront lieu pour la naissance du premier enfant.
Dans le cas de mes « copines », Patima et Awa, elles sont mariées avec le même homme mais habitent l’une à Youga Na, l’autre à Youga Piri, le mari peut aussi habiter ailleurs. Bien que la tradition veuille que la femme habite au village du mari les règles de parité féminines dans les villages sont complexes pour éviter des déséquilibres (voir livre de Michèle Odeye Finzi « Dogons Doumbo Doumbo »). Ce qui domine dans les relations entre les hommes et les femmes c’est la famille au sens de la tribu familiale, c’est là que les femmes vivent avec leurs enfants qui sont élevés souvent collectivement dans la famille du mari à moins que celui-ci n’aie les moyens de construire une maison pour y abriter sa propre descendance. Tous les jours le chef de famille définit la quantité de mil qui va servir à préparer les repas en fonction de la richesse de cette famille, des provisions restantes, du moment de l’année, par rapport à la proximité des récoltes futures. Par contre quand on décède, le corps est transporté dans un cimetière de la falaise de son village d'origine, et c'est là qu'ont lieu les funérailles.
Enfants jouant "aux masques"

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