Le lendemain après le petit déjeuner,
départ pour Koundou à travers la plaine et déjeuner
dans un gite recevant régulièrement des touristes. Pendant
ces deux jours nous faisons connaissance Tintin et moi, il me montre
tous ces trésors de l’architecture Dogon : portes sculptées,
statues dans un gite à Koundou,
et ces greniers typiques où l’on entrepose le mil dans
les plus grands réservés aux hommes, alors que les plus
petits appartiennent aux femmes: sorte de placards où elles rangent
leur objets personnels.
Tintin m’explique le rôle
des togounas, sortes d’agoras où le chef du village et
les sages se réunissent pour prendre les décisions qui
rythment la vie du village. Les villages même les plus petits
sont découpés en quartiers possèdant chacun leur
togounas où sont débattus les sujets qui concernent la
collectivité et où sont prises les décisions.
Les togounas ont toujours la même construction à base de
9 piliers symboles des neuf ancêtres venant de Mandé qui
fondèrent le peuple Dogon. Son toit est bas
pour que les esprits ne puissent s’échauffer, sagesse Africaine,
car en effet il est impossible de se mettre debout pour échanger
les coups de la discorde. Lors de la migration depuis Mandé l'un
des ancêtre est décédé, son esprit est célébré
lors d'une grande fête traditionnelle, le Sigui
qui a lieu tous les 60 ans et qui dure 7 ans.
Après le tour du village de
Koundou, de nombreux marchands vendent des statuettes « authentiques
», tintin est interpellé par des villageois réunis
dans la cour d’une maison, ils l’invitent à s’asseoir,
font certainement les commentaires de circonstance sur le nouveau touriste
dont il est affublé, moi en l’occurrence. Ces hommes qui
bavardent, l’informent bien sûr des dernières nouvelles
du village. Une pleine calebasse de bière de mil circule, je
bois avec délectation, cette bière à 2° loin
des traditions des brasseurs Alsaciens mais bien agréable après
3 heures de marche.
Voyant
mon appétit pour cette boisson on m’interroge : «
d’où je viens, suis-je marié, etc. ». Certains
palabrent, d’autres jouent à l’awele et devant mon
envie de faire des photos un couple âgé sort les beaux
habits traditionnels que l’on met quand les touristes font des
photos.
Habituellement les Dogons n’aiment pas se faire prendre en photo,
ils craignent que l’on vende ces photos, souvent ils demandent
de l’argent, là ce n’est pas le cas, c’est
probablement pour faire plaisir à tintin.
Pendant ce temps j’ai pu apprendre les rudiments de la langue
Dogon et dispenser mes salamaleck : « arapo » « degenapo
»,« sewo », « ou sewo, ounou sewo » qui
signifie bonjour, bonsoir, au revoir, ça va, les enfants, etc.
Nous voici au bas du chemin menant à Youga Nah, près du
puits les femmes papotent et nous accompagnent seau sur la tête
pour monter les 200 mètres qui nous mènent sur un repli
de la falaise au gîte. Le chemin est escarpé et il faut
savoir où mettre les pieds, il me faudra bien 8 jours pour le
connaître. Enfin arrivé au gîte, le responsable Abodio
m’accueille. Il est assez grand et costaud, des yeux ronds perçants,
il est content de me voir il faut dire qu’Abodio a toujours l’air
content et affable.
Je prends possession de mon «
home », une case carrée de 2metres 50 de coté en
banco destinée à 2 personnes mais je suis seul, donc à
l'aise.
La bouteille de whisky ramenée de la free shop est ouverte et
nous commençons à faire connaissance avec tout ce petit
monde: d’autres guides, le cuisinier et ses assistants. La nuit
tombe vite nous mangeons Tintin et moi, bref je me sens bien.
(*) les habitants de Youga Nah s’appellent
« Doumbo », de même que dans chaque village les habitants
ont un nom patronymique qui identifie la filiation et le lieu d'habitation,
à Koundu ce sont les Dara, à Yendouma on est Tèmé,
à Sangha on est Dolo.
PS: Ici je m'appelle Michel Valmour
Nicolle Doumbo (lol).
Boites de rangement : pour l'épouse
du Hogon
et pour le Hogon 