<

La porte de SANGHA

Tintin chez les DOUMBO République du Mali
Trente cinq ans après DAKAR

 

Tintin chez les DOUMBO

 

En route pour Youga Nah
Premières émotions
Funérailles à Koundou
village des chasseurs
Yassa
Abodio
De nouveaux compagnons
Funérailles à Tiogou
Le Hogon d'AROU
Marché à Yendouma
Soirée d'adieux
Objectif BAMAKO
Nagadef DAKAR

 


 

Depuis l’aéroport de Mopti jusqu’à Sangha le taxi traverse des rivières et de nombreux champs d’oignons; c’est la culture très majoritaire dans les champs. Ces oignons sont foulés au pied, vendus séchés ou frais dans les marchés alentours. Les Dogons ont migré au 12 ème siècle depuis le mont mandingue, ils ont remplacé d’autres populations vivant de chasse et de cueillette qu’ils nomment « les Tellem » (ceux d’avant). Ils sont agriculteurs et vivent dans un territoire relativement aride ou l’eau n’est pas toujours à porté de main. Ces populations Tellem vivaient de chasse et de cueillette, il semble qu’ils aient été victime de la raréfaction de leurs ressources à cause de sécheresses récurrentes.

A Sangha, Tintin mon guide m’accueille en souriant d’un « sewo ? » qui signifie en langue Dogon : « çà va » autant à la forme interrogative qu’à la forme affirmative.
De son nom patronymique : « Tintin aguiguera dumbo » ou tout simplement «Tintin ».

Il est relativement mince, environ 1 mètre 70, musclé, nez droit et le regard malicieux. Il est coiffé du chapeau Dogon traditionnel avec des pompons tombant sur les oreilles, ce chapeau ne le quitte jamais. Il est curieux de notre civilisation, il parle très bien français et n’hésite pas à demander des précisions quand il a des doutes sur la langue française, nos modes de vie, nos coutumes. Cette rencontre est un échange mutuel permanent franc et convivial entre ce qu’il est censé, par son métier, nous faire découvrir et sa soif de savoir sur nous mêmes. Il a deux enfants, il habite en bas du village de Youga na.

Après le déjeuner à base de semoule de couscous, sauce aux oignons et tomates, à ma grande surprise c’est la sieste jusqu’à 15 heures. Sieste salvatrice pour touristes fatigués, syndicale ou pour attendre la digestion protégé des rayons du soleil ? Probablement tout cela à la fois. Puis nous partons à pieds à travers Sangha situé sur un plateau, nous descendons au travers d'une faille étroite et spectaculaire où les femmes défilent en bavardant.

En cours de chemin, près d’un village il me conduit vers une « case de divination », un endroit à l'extérieur d'un village où l’on fait appel au Renard (en fait de petits rongeurs symbole de l’animal mythique de la cosmogonie Dogon, le « Renard Pâle »). La case de divination est un rectangle bordé de terre où l’on dispose des graines, des buchettes et de symboles divers. C'est une demande de réponse de la part du "renard" sur les sujets concernant la communauté villageoise ou tout autre questionnement symbolisé par la disposition des composants.

L’interprétation de l’endroit où l’animal passe, ses traces de pattes, ce qu’il a mangé ou laissé, les modifications des traces conduit à prédire les réponses aux questions posées, c’est bien sûr symbolique et sujet à interprétation mais encore pratiqué aujourd’hui.

Nous arrivons à Banani et dormons à la belle étoile dans un gîte qui surplombe le village. Dans les maisons alentours, les femmes préparent le « tô », bouillie de mil pour le repas du soir. La température est douce, seul un duvet léger me protège d’une légère brise qui se lève au petit matin.

 

Page précédente
Retour
Page suivante